Vue d’ensemble des données du SSMP

Pourquoi le SSMP a-t-il été créé?

Avant la mise en place du SSMP, il n’existait aucun système de surveillance des maladies professionnelles (y compris le cancer) pour déterminer les populations présentant un risque élevé et cibler les efforts de prévention en Ontario ou dans d’autres provinces et territoires du Canada. Les maladies professionnelles ont généralement été exclues des activités traditionnelles de surveillance en milieu de travail, qui portaient essentiellement sur les accidents du travail, et reposaient principalement sur les données relatives à l’indemnisation des travailleurs. De plus, les systèmes de surveillance des facteurs de risque dans la population, notamment le Système canadien de surveillance des maladies chroniques de l’Agence de la santé publique du Canada, ne recueillent pas de renseignements sur le lieu de travail des personnes malades. Malheureusement, seule une très petite proportion des maladies chroniques professionnelles est reconnue ou indemnisée, et les antécédents professionnels ne font pas partie des renseignements sur la santé collectés systématiquement au Canada. Une nouvelle approche devait donc être adoptée.

Comment le SSMP a-t-il été créé?

Le SSMP comprend les données de 2,2 millions de travailleurs de l’Ontario pour lesquels une demande de prestations pour interruption de travail a été acceptée entre 1983 et 2014. Les données relatives à un travailleur indemnisé pour une maladie professionnelle ou un accident de travail ayant entraîné une interruption de travail sont enregistrées dans la base de données sur les demandes de prestations pour interruption de travail de la Commission provinciale des accidents du travail. Cette base de données enregistre les renseignements relatifs à l’emploi comme le poste du travailleur et l’industrie dans laquelle il travaille, liés à la réclamation.  Le SSMP a été créé en combinant cette source de renseignements relatifs à l’emploi avec des bases de données administratives sur la santé (voir la Figure).

Lorsqu’une personne se met en lien avec le système de santé, par exemple, lorsqu’elle consulte un médecin, se rend à l’hôpital ou dans un centre de cancérologie, les diagnostics de maladies qu’elle reçoit sont systématiquement collectés dans diverses bases de données. Toutefois, ces bases de données ne contiennent généralement aucun renseignement sur le travail de la personne. Bien que les demandes de prestations contiennent des renseignements sur le travail de la personne, la majorité des demandes concernent des accidents du travail, et les maladies professionnelles ne sont pas assez déclarées et indemnisées.

Pour déterminer les cas de maladies, les données de ce cohorte de 2,2 millions de travailleurs ont été combinées aux données du registre des tumeurs (registre des cas de cancer de l’Ontario), aux dossiers hospitaliers (Base de données sur les congés des patients de l’Institut canadien d’information sur la santé), aux dossiers de soins ambulatoires (Système national d’information sur les soins ambulatoires), et aux dossiers de facturation des médecins (base de données des demandes électroniques de règlement de l’Assurance-santé de l’Ontario). En combinant les données sur l’emploi et sur l’industrie issues des demandes de prestations pour interruption de travail aux données sur les maladies issues des bases de données administratives sur la santé, le SSMP offre une approche efficiente pour étudier les maladies professionnelles.

 

Quelles sont les sources de données du SSMP?

Base de données sur les demandes de prestations pour interruption de travail de la Commission de la sécurité professionnelle et de l’assurance contre les accidents du travail (CSPAAT)

Cette base de données contient des renseignements liés aux demandes de prestations acceptées pour les accidents du travail et les maladies professionnelles. Chaque dossier contient la date de la demande, le nom de la personne, son sexe, sa date de naissance, sa date de décès (le cas échéant), la nature de l’accident ou de la maladie, le nom de l’entreprise et l’industrie et le poste occupé au moment du dépôt de la demande. La CSPAAT codifie les emplois des travailleurs à l’aide de deux systèmes de codage hiérarchique pour le poste et l’industrie, ce qui permet au SSMP d’étudier les risques de maladie à différents niveaux de spécificité. Par exemple, nous pouvons étudier le risque que présente une maladie précise pour tous les emplois combinés du secteur de la construction, ou étudier des sous-groupes précis du secteur de la construction, comme les peintres, les spécialistes de l’isolation ou les charpentiers.

Base de données sur les personnes inscrites (BDPI)

La Base de données sur les personnes inscrites (BDPI) de l’Assurance-santé de l’Ontario contient des renseignements sur les personnes qui sont inscrites pour bénéficier de services de santé assurés dans la province par l’intermédiaire de l’Assurance-santé de l’Ontario. Chaque personne inscrite reçoit un numéro d’assurance-santé unique de 10 chiffres. Pour combiner les dossiers des demandes de prestations pour interruption de travail de la CSPAAT à d’autres bases de données administratives sur la santé, les dossiers de la CSPAAT ont d’abord été combinés à ceux de la BDPI pour récupérer les numéros d’assurance-santé, le code d’identification commun entre ces sources de données, nécessaire pour établir des liens ultérieurement.

Registre des cas de cancer de l’Ontario (RCCO)

Cette base de données contient des renseignements sur tous les cas de cancer nouvellement diagnostiqués en Ontario, à l’exception des cancers de la peau sans présence de mélanome. Elle est utilisée pour identifier les cas de cancer dans le SSMP.

Base de données des demandes électroniques du Régime d’assurance-santé de l’Ontario

Cette base de données contient des dossiers soumis par les fournisseurs de soins de santé (essentiellement des médecins) d’établissements de santé autonomes, de soins primaires, de centres universitaires de sciences de la santé et d’hôpitaux aux fins de facturation et de comptabilité. Elle est utilisée pour identifier les cas de maladies non malignes dans le SSMP.

Système national d’information sur les soins ambulatoires (SNISA)

Ce système contient des données sur les consultations de soins ambulatoires, notamment les chirurgies ambulatoires, les unités de consultations externes, les cliniques communautaires et les services d’urgence. Cette base de données est utilisée pour identifier les cas de maladies non malignes dans le SSMP.

Base de données sur les congés des patients (BDCP)

Cette base de données contient des renseignements sur les congés des patients hospitalisés.  Elle est utilisée pour identifier les cas de maladies non malignes dans le SSMP.

Quelles sont les maladies étudiées dans le SSMP?

Le SSMP est actuellement utilisé pour étudier les liens entre l’emploi/l’industrie et 28 sièges du cancer et 9 maladies non malignes.  Les définitions de cas standards du registre des tumeurs sont utilisées pour le cancer. Les définitions de cas pour les maladies non malignes ont été élaborées avec un comité consultatif de médecins du travail et d’autres spécialistes, et comprennent la fourchette d’âge au cours de laquelle un travailleur est considéré comme présentant un risque, les codes de diagnostic pertinents, le nombre de consultations du patient nécessaires pour qu’il soit considéré comme un cas et les sources de données (RCCO, BDCP, SNISA, Assurance-santé Ontario) utilisées pour identifier les cas.

Les maladies étudiées dans le SSMP